Visite de la scierie Bourdier, à Lurcy-Lévis
Le 25 novembre après-midi, les étudiants ont visité la scierie Bourdier, à Lurcy-Lévis (03). La société leur a été présentée par son codirigeant Guillaume Djafri. Cette scierie-merranderie a été créée en 1847. Elle est actuellement gérée par la septième génération de Bourdier, et compte 20 salariés.
L’entreprise est spécialisée dans la production de plots de chêne (60% de son activité) et la tonnellerie (40%) exclusivement en chêne. Un plot est un bois débité dans le sens de la longueur, en plateau plus ou moins épais de 27 à 150 mm.
L’activité de Guillaume Djafri consiste en l’approvisionnement de cette unité de transformation de chênes, en bois sur pied, mais aussi de bois triés auprès d’autres fournisseurs. Il insiste auprès des étudiants sur la nécessaire qualité des bois afin d’assurer un produit haut de gamme aux clients français et étrangers de la scierie.
Le séchage est essentiel. Les bois sont stockés sur site en moyenne quatre ans, voire jusqu’à huit ans pour les plateaux les plus épais des plots.
Enfin, l’activité « merrain » a permis aux étudiants de voir des billons de chêne de qualité, fendus dans le sens du fil de bois, à la fendeuse, et dont les morceaux sont contrôlés par les opérateurs. Puis, ces bois fendus sont sciés en douelles afin de constituer les futurs tonneaux qui serviront à recevoir les grands crus de vins de France.
Découverte de la futaie Colbert
Mardi 26 novembre, le matin, Sylvain Gauret, animateur nature, a emmené le groupe visiter la futaie Colbert, un site de 13 hectares, dont les premiers arbres remontent aux années 1670. Ce site est classé en Réserve Biologique Dirigée (RBD) afin de laisser cette partie de la forêt en libre évolution.
Il n’y a en effet plus d’intervention humaine sur cette zone (sauf en cas de besoin de sécurisation de routes par exemple) et ce lieu se transforme en îlot de sénescence, où les bois morts sur pied tombent au sol et finissent par se décomposer avec le temps.
De nombreux arrêts au sein de la futaie ont permis aux étudiants de saisir la subtilité de ces bois vieillissants, abritant un cortège d’insectes inféodés au milieu forestier et permettant à plusieurs espèces d’oiseaux et autres animaux de trouver une certaine quiétude quant au gîte et à la nourriture (trous de pic, niches…).
Découverte de la forêt privée avec le CNPF
Mardi 26 novembre après-midi, sur la commune de Audes (03), les étudiants ont découvert la forêt privée avec Jean-Baptiste Reboul (ingénieur forestier) et Florian Veron (Technicien forestier, animateur CETEF et correspondant DSF – Département Santé Forêts) du CNPF Auvergne-Rhône-Alpes.
La forêt privée dans l’Allier, c’est environ 100 000 à 120 000 hectares, principalement de feuillus. Ce sont des propriétés forestières de taille plutôt importante, car la moitié sont en gestion avec des documents de gestion durable.
Pour ces bois se posent les problèmes de renouvellement et ces peuplements qui arrivent à maturité ou qui dépérissent ces dernières années.
Durant leur tournée, les étudiants se sont rendus dans une forêt de 303 hectares, appartement à un groupement forestier basé dans la Manche. Des parcelles font l’objet de coupes de bois afin de baliver un taillis plutôt pauvre et qui a fait l’objet d’un enrichissement dans les années 1970 avec des plantations de pins sylvestres, maritimes ou de Grandis. Des carottages de sol sont réalisés afin de voir les différents horizons et des descriptions de peuplement sont effectuées afin de qualifier ces types de milieux forestiers.
Présentation de l'ONF
Pour terminer leur tournée, mercredi 27 novembre, les étudiants ont été reçus par Patrice Bardeau, technicien forestier territorial à l’Office National des Forêts (ONF).
Après une présentation de l’ONF, de son fonctionnement et de ses missions, M. Bardeau présente les documents de gestion en forêt publique : un aménagement forestier ou sinon un règlement type de gestion sol la forêt est de faible valeur économique et/ou sans intérêt écologique (notamment ici pour des forêts communales).
La forêt domaniale de Tronçais, qui relève du domaine privé de l’Etat, représente plus de 10 000 hectares et se décompose en trois séries :
- 7500 hectares, avec du chêne, à objectif de 250 à 300 ans
- 2300 hectares, avec du chêne, à objectif de 180 ans
- 570 hectares, avec du pin sylvestre à objectif 90 à 100 ans
Et des réserves biologiques (futaie Colbert et RBI de Nantigny) pour environ 120 hectares.
M. Bardeau présente la forêt et sa gestion en futaie régulière aux étudiants, de la coupe d’ensemencement aux différents stades de nettoiement, d’éclaircie, de balivage et de coupes secondaires qui sont menées.
Un focus est fait sur la régénération naturelle, les cloisonnements sylvicoles à 6 mètres entre eux, puis les cloisonnements d’exploitation espacés de 18 mètres entre eux et qui seront utilisés lors de la vie de la forêt, pour sortir et évacuer les bois.
Enfin, le groupe termine sa matinée sur une coupe définitive d’ensemencement qui sera mise en vente à l’automne 2025.